Découvrez ici les poèmes de mon exposition finale au Gradeshow 2025 de la faculté des arts à l’Université d’Ottawa. Vous pourrez aussi y lire les traductions de mes textes ainsi que les oeuvres accompagnant chaque écrit.

L’Océan

Elle avance, indomptée,

robe de vagues, hanche de marée,

son regard foudroie les rives,

l’océan danse… libre, vive.

Sa voix tonne, rauque et fière,

pleine d’algues et de mystères,

elle ne craint ni chaîne, ni nom,

elle est sans cage, sans horizon.

On lui a dit d’être docile,

de contenir ses eaux fragiles,

mais elle rugit, s’étire, s’échappe,

brise les murs, creuse les dalles.

On veut tracer sur sa surface

des lignes droites, des menaces,

mais l’océan n’appartient à rien,

il s’étend, immense et ancien.

Elle est le sel sur chaque plaie,

le vent qui souffle et qui défait,

elle est le cri de celles qu’on dompte,

l’onde qui frappe et qui remonte.

Femme, mer, libre et entière,

on la redoute, on la vénère,

car elle s’écrit dans l’infini,

sans maître, sans rive, sans interdit.

The Ocean

She moves, untamed and wild,

In a dress of waves, with a tidal stride,

Her gaze strikes lightning on the shore—

The ocean dances, fierce and pure.

Her voice resounds, rough with pride,

Laced with seaweed and secrets wide,

She fears no chain, no name, no land,

She is no cage, no border’s hand.

They told her to be soft, contained,

To hide the waters she has claimed,

But she roars, she stretches, slips away,

Breaks through walls, carves out the clay.

They try to etch her skin with lines,

Straight threats, commands, designs—

But the ocean bows to none,

Vast and old, she outruns the sun.

She is the salt in every wound,

The wind that tears and then resumes,

She is the cry of the restrained,

The wave that strikes, then rises again.

Woman, sea—whole and free,

She’s feared, adored, untamed to be,

For she writes herself in the infinite,

Without a master, shore, or limit.

Abysses

Là-bas, où la mer se brise en noir,

Où le vent hurle et broie l’espoir,

Le vide immense m’appelle bas,

Un gouffre froid sous mes pas.

Les vagues, fantômes sans visage,

Murmurent des noms que nul ne sait,

Elles roulent lentes, traînent en cage

Des ombres d’algues et de reflets.

Sous l’écume aux griffes pâles,

Des bouches s’ouvrent sans un bruit,

Mille yeux glauques sous les étoiles

Guettent ma peur et mon ennui.

Le sel s’infiltre en moi, serpente,

Tisse des chaînes sur ma peau,

Et dans mon cœur une voix lente

M’entraîne au fond du grand tombeau.

Je lutte, je crie, mais le silence

M’aspire au creux de son mystère,

L’océan n’a pas de clémence,

Juste un abîme… et du fer.

Abyss

Out there, where the sea breaks black,

Where the wind howls and hope cracks,

The boundless void calls me below,

A frigid chasm beneath my toes.

The waves, faceless ghostly things,

Whisper names no soul recalls,

They crawl, they drag with drifting strings

Of shadows, kelp, and mirrored falls.

Beneath the foam with pallid claws,

Mouths open wide without a sound,

A thousand dull-green eyes with jaws

Watch my fear and boredom drown.

Salt seeps in and slowly winds,

Weaving chains across my skin,

And in my heart a voice confined

Pulls me where the tomb begins.

I struggle, scream—but silence clings,

Draws me deep into its lore.

The ocean grants no pardoning,

Just iron… and the evermore.

La Mer en Elle

Elle se tient là, vaste et nue,

robe d’écume, souffle éperdu,

sa chevelure en vagues déliées,

l’océan chante, indompté.

Elle est douce et cruelle à la fois,

sous la lune elle glisse, elle croit,

ses mains de sel, ses doigts de brume,

elle est tempête, elle est parfume.

Dans son regard, mille reflets,

des mondes cachés, des rêves muets,

elle garde en elle, sous la surface,

un cœur sauvage, un feu tenace.

Elle m’appelle, voix de sirène,

m’offre sa force, sa rage pleine,

et dans son sein, je vois naître

la liberté que l’on veut taire.

Féminine, puissante et fière,

elle ne s’arrête à nulle frontière,

elle est abîme, elle est rivage,

l’océan en elle est un visage.

Elle ne se plie, ne se soumet,

elle roule, gronde, elle promet

que sous le calme ou la tempête,

elle est en elle-même, entière, secrète.

The Sea Within Her

She stands there, vast and bare,

In foam-laced gown, wind in her hair,

Her breath is wild, her waves unbound—

The ocean sings, untamed, profound.

She is gentle and cruel in one breath,

She glides beneath the moon’s soft death,

With fingers of mist, hands of salt,

She is storm, and she is exalt.

In her gaze, a thousand gleams,

Hidden worlds and silenced dreams,

Beneath the surface that she keeps,

A savage heart, a fire sleeps.

She calls to me, a siren’s cry,

Offers her strength, her fury high,

And in her depths, I see arise

The freedom hushed by wary eyes.

Feminine, fierce, and proud she roves,

She knows no end, no line, no coves,

She is abyss, and she is shore—

The sea within her is much more.

She bends to none, she won’t obey,

She rolls, she roars, she leads the way,

And whether calm or tempest-torn,

She is her own, entire, sworn.

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